Situé à environ une heure de route de Budapest, la petite ville d'Ipolytölgyes est atteinte après un charmant parcours champêtre  et une intrusion en territoire slovaque.

La Maison Szent Erzsébet est entourée de champs de tournesol, dans un environnement agréable et paisible.

Pour autant, le bâtiment aux murs décrépits nous frappe d'emblée et la directrice de l'établissement, Zsuzsanna, qui nous accueille gentiment ce jour-là, Dominique et moi, confirme aussitôt qu'elle doit faire face à de sérieux problèmes.

Épaulée par Kata, une jeune thérapiste traductrice pour l'occasion, Zsuzsanna commence par nous faire un état des lieux. La Maison, qui est détenue par l'Evêché, existe depuis 27 ans et accueille actuellement 150 résidents permanents âgés de 15 à 73 ans. Il s'agit de personnes handicapées physiquement, généralement lourdement, parfois avec des troubles psychiques également. 150 personnes non autonomes requiérant  une attention, des aides, des soins quotidiens.

Kata et József

A la création, deux pavillons accueillaient ces personnes, il y en a à présent quatre, comprenant des chambres (individuelles ou multiples), salles de bain, cuisines, salles de repos ou de rencontre, laverie... répartis de part et d'autre de longs couloirs. Les résidents y sont regroupés en  4 secteurs d'environ 40 personnes, selon le type de handicap, l'âge et les besoins. Des terrasses et un grand jardin embellissent le cadre et un pavillon-atelier est au centre de la vie de la communauté.

Pour occuper les journées des pensionnaires tout en les stimulant, de nombreuses activités sont proposées par les thérapeutes : peinture, céramique, cuisine, théâtre, motricité, thérapie par la musique et les odeurs,...  Et ponctuellement des rencontres sportives avec d'autres communes ont lieu sur le terrain de foot au fond du jardin, dont on exhibe fièrement les médailles et trophées remportés dans l'entrée !

Les familles sont également régulièrement invitées à venir passer une journée complète, comme lors de "la journée des enfants", où animations, concert, danse... étaient au programme pour la joie de tous.

Mais malgré l'enthousiasme à l'évocation de ces beaux moments, Zsuzsanna est dépitée. Leur budget ne tient plus la route, l'établissement a de gros tracas financiers. Car en effet, l'Etat hongrois a diminué son aide de 40 % du fait que l'établissement fait partie d'une institution religieuse. Cette nouvelle loi, passée en 2011, ampute allégrement les ressources nécessaires au bon fonctionnement de l'établissement. La Maison doit donc établir son nouveau budget avec pour ressources  : ce que donne l'église, les allocations des personnes handicapées, ce que peuvent donner les familles et les dons des fondations ou groupes caritatifs. Et comme ce n'est pas suffisant (d'autant que les subventions données par l'Etat doivent être remboursées rétroactivement), il faut faire des économies.

Inutile de dire que le merveilleux projet de potager que la directrice nous avait présenté l'an dernier ne verra pas le jour.

Ne pouvant plus payer le chauffage de l'atelier, celui-ci a été fermé pendant tout l'hiver, privant les résidents de leurs activités. Mais ça n'a pas suffi. 

Une réduction du personnel s'est également imposée. La Maison est aujourd'hui en sous-effectif, et ça se voit ! Lorsque nous visitons les différents bâtiments, le calme règne. L'atelier est presque désert, certaines salles fermées... pas assez de personnel pour mener et encadrer les activités. Dans les autres pavillons, les résidents sont plantés dans leurs fauteuils, statiques,  devant un poste de télévision ou face à une table aussi vide que leurs regards... Pas de personnel non plus pour les sortir en promenade par cette belle journée estivale ! C'est vraiment triste à voir...

Et comme si cela n'était déjà pas assez compliqué à gérer, la laverie est tombée en panne et un mur entier du bâtiment menace de s'éffondrer !

Alors, au nom de l'Entraide, nous avons remis à Zsuzsanna 100 000 Ft pour l'achat de sous-vêtements de femmes, environ 150 produits d'hygiène, et un téléviseur. Cela nous a paru dérisoire mais elle nous a pourtant assurées que chaque goutte d'eau comptait. Et pour nous remercier, elle nous a offert quelques produits artisanaux faits par les résidents. Nous lui avons souhaité bonne chance et sommes reparties laissant son sourire chaleureux derrière nous, avec le désir d'aider du mieux que nous pourrons cette femme courageuse et toutes ces personnes qui ont autant de valeur que n'importe lequel d'entre nous.

Nous aurons donc besoin de vos bonnes idées et de votre énergie pour mettre en place des plans d'action dès la rentrée !

Carine

Nous avons poursuivi notre tournée de produits d'hygiène et avons déposé 3 caisses chez les Soeurs Missionnaires de Marie résidant sur Hermina út, dans le XIVème arrondissement de Budapest.

Seize Soeurs occupent les lieux, certaines d'entre elles travaillant auprès de jeunes ou d'hôpitaux. Ensemble, elles préparent et distribuent quotidiennement une soupe pour les personnes défavorisées du quartier : personnes âgées, jeunes, sans-abris. Soeur Mazena, en poste à Budapest depuis 6 ans, nous a accueillies chaleureusement et a reçu avec reconnaissance les produits que nous apportions et qu'elles remettront en même temps que la soupe à ceux qui en ont besoin.

Nous nous sommes rendues ce jeudi avec Anick à l’Anyaotthon Bon Pasteur, dans le 3ème arrondissement de Budapest. Ce foyer  accueille des mères célibataires avec leurs enfants, le temps qu’elles retrouvent un logement individuel.

Ces femmes en difficulté ont la possibilité de résider ici pendant au maximum un an et demi, moyennant un loyer de 3000 Ft par mois. Les Soeurs, qui résident sur place, ainsi que le personnel, leur proposent une structure, un cadre de vie sobre et décent,  avec un règlement et des tâches ménagères réparties entre les familles afin de prendre en charge leur lieu de vie et de (ré)apprendre à s’entretenir (hygiène, cuisine). Pendant cette durée, elles sont également accompagnées par des assistantes sociales qui les aident à trouver un emploi, à trouver une solution de garde ou à scolariser leurs enfants.

Le foyer est composé de deux bâtiments. Celui sur Bésci út, qui accueille actuellement 10 familles, propose des petits appartements individuels,  tandis que celui de Zápor utca, qui accueille 14 familles, est équipé de locaux collectifs : salles de bain, cuisines, séjours, bibliothèque avec ordinateurs. Seules les chambres sont personnelles, les enfants y dorment avec leur maman.  Un jardin est également entretenu par un jardinier et une cour est disponible pour les jeux des enfants. L’ensemble est propre mais vétuste. Le bâtiment de Zápor utca se fissure, les fenêtres ne sont pas hermétiques au vent, les radiateurs datent de l’ère communiste... Et le mobilier ne dénote pas dans ce cadre,  fait de récupération, éclectique et  composé du strict essentiel.  Les sanitaires sont en cours de rénovation.

                 Cuisine                             Séjour                               Sanitaires (vieux)                               (neufs)

Nous avons été gentiment reçues par Soeur Gloria et Zsófi qui nous ont fait visiter les lieux et ont répondu à nos questions. Malgré l’incroyable opportunité que représente cette structure pour extraire ces femmes et leurs enfants de la rue et leur redonner espoir et dignité, leurs besoins sont évidents. Mobilier, produits d’hygiène, participation à des sorties pour les enfants, nous avons plusieurs pistes pour les aider.

Nous avions justement apporté avec nous 3 caisses de produits d’hygiène, soit environ 150 produits, qui tombaient à pic ! Soeur Gloria  a vivement remercié L’Entraide au nom de toutes ces familles.

Nous avons également  profité de cette occasion pour rendre visite à Karolina, jeune maman de 4 enfants au passé éprouvant, ayant quitté le foyer de Bon Pasteur pour s’installer dans un appartement du côté d’Aquincum.  L’Entraide avait participé à l’été 2012 à la rénovation de cet appartement. Aussi, c’est avec un grand enthousiasme que la jeune femme nous a reçues et fait la visite. Niché dans un modeste immeuble de cité, cet appartement est  lumineux et spacieux.  Les travaux ont  permis de refaire l’électricité, l’arrivée d’eau, l’isolation des fenêtres et les planchers. En somme de rendre habitable un logement insalubre. Les finitions restent à faire, le chauffage aussi. Le peu de mobilier nous a frappées, son frigo vide aussi... Mais notre hôtesse respirait la joie et nous a assurées de son éternelle reconnaissance ! Elle a à présent à coeur de trouver un meilleur emploi (elle vend actuellement des parfums au porte-à-porte, dans la rue) et suit avec attention la scolarité de ses enfants, qui se déroule bien mieux maintenant qu’ils ont leur propre foyer.

Nous sommes donc reparties avec une liste de besoins bien rééls que nous tenterons de sustenter grâce aux recettes de la prochaine vente.

Nous comptons sur votre aide !!

Et si vous avez des meubles à nous remettre d’ici-là, contactez-nous ! entraidehongrie@yahoo.fr      

 Merci !

Carine

 Il y a deux semaines, Marta, Anne et moi avons  rendu visite au „Gyermekotthon”  (maison d’accueil pour enfants) de Hűvösvölgy, IIème arrondissement.

Nous avont été très chaleureusement accueillies par le Directeur Robert et sa collaboratrice. Ils nous  ont expliqué dans les détails le fonctionnement de leur établissement.

Actuellement, ils ont 68 enfants, de 3 à 20 ans, momentanément retirés à la garde parentale pour de multiples raisons, mais principalement l’impossibilité des parents d’offrir un toit à leurs enfants.  Tout commence par la perte de leur emploi, suivi de difficultés financières pour les frais de logement et une longue descente, souvent jusqu’à la perte de leur logement.

Les enfants sont alors placés chez Robert, on ne sépare jamais les frateries.

Le but premier et essentiel est que les enfants retournent définitivement chez leurs parents. Tous les ans, la situation des parents est examinée et les éducateurs décident si un retour des enfants chez eux est possible.

 Les parents peuvent rendre visite à leurs enfants durant la semaine.

Un vrai contact est maintenu avec eux. Le week-end, les enfants leur rendent visite ou ce sont eux qui viennent s'ils n’ont pas d’endroit pour les recevoir. La grande majorité des parents gardent ce lien avec leurs enfants, et ils y tiennent tous beaucoup. 

Robert et Eva nous ont fait visiter les lieux de vie des enfants, un ensemble de chambre (frères et soeurs réunis), un salon commun, une cuisine et des sanitaires. Le tout est meublé  simplement mais l’ensemble est très chaleureux  et donne l’image d’un vrai foyer, d’une vraie famille.

Ils nous ont rappelé combien notre aide des étés derniers, pour financer une semaine de vacances, leur était précieuse.

Cela leur permet d’offrir des vacances à une bonne quinzaine d’enfants avec leur parents.   

En priorité, ce sont les enfants qui n’ont pas la possibilité d’être le week-end chez leurs parents qui participent à cette semaine de vacances.

Ils nous ont montré les photos de l’été dernier (que nous avons aidé à financer).  Cest vrai que les sourires des enfants et des parents, enfin réunis pour quelques jours, loin de leurs soucis personnels,  nous ont  fait chaud au coeur. 

Une jeune maman de 5 enfants a dit que c’était LA plus belle semaine de sa vie !!!!

Cette visite nous a montré qu’ils comptent vraiment sur nous. Et nous pouvons être certains que le financement est entierement  utilisé pour le bonheur des enfants. 

Nous sommes reparties le coeur léger, et la tête remplie d’images d’enfants heureux auprès de leurs parents.

Anick

Ce jeudi 14 juin, nous nous sommes rendues Christine et moi à Érd, chez les Soeurs de la Charité de MèreTérésa, qui accueillent ponctuellement des familles défavorisées, leur offrent vêtements et repas.

En été, elles ouvrent leur jardin aux familles avec enfants qui n’ont pas chez eux la possibilité de jouer à l’extérieur.

Nous avons été reçues par quatre soeurs, tout sourire et très reconnaissantes pour les caisses de vêtements et les 20 000 ft de nourriture que nous leur apportions.

Christine a fait les présentations puisqu’après son départ, je serai chargée de garder le contact avec les Soeurs. Il règne là-bas une vraie sérénité, et leur joie de vivre, très communicative, fait de leur maison un lieu de bonheur et de sagesse.

Nous avons beaucoup discuté avec la Soeur principale, elle nous a décrit la grande pauvreté et la solitude de certaines personnes du quartier et comment elles essayaient de leur apporter réconfort et dignité en leur offrant du temps, leur sourire et en redistribuant les dons qu’elles reçoivent.

Pour la première fois, la Soeur nous a fait une demande particulière, si nous en avons la possibilité, leur faire don de jeux, jouets extérieurs pour enfants. Elles sont preneuses de tout car elles accueillent de nombreux enfants, plutôt jeunes, pendant l’été, et il n’est pas toujours facile de les occuper, même si leur jardin est charmant !

Si vous avez des jeux, jouets pour l’extérieur dont vous ne vous servez plus, en bon état, contactez-nous et nous nous chargerons de leur faire parvenir. Soyez certains qu’elles en feront bon usage.

Cette visite m’a fait énormément plaisir, savoir que l’on nous attend avec le sourire et que notre modeste contribution compte beaucoup pour eux, nous pousse à continuer nos actions. Nous avons quitté Érd „ le coeur léger”.

Anick